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par un jeu des mieux nourris. Ceux qui manquaient d’argent en extorquèrent aux juifs ; les autres apportèrent ce qu’ils avaient, et tout fut raflé. Federigo partit dans la nuit avec son or et ses diamants.

De ce moment, il se fit une règle de ne jouer à coup sûr qu’avec les joueurs de mauvaise foi, se trouvant assez fort pour se tirer d’affaire avec les autres. Il parcourut ainsi toutes les villes de la terre, jouant partout, gagnant toujours, et consommant en chaque lieu ce que le pays produisait de plus excellent.

Cependant le souvenir de ses douze victimes se présentait sans cesse à son esprit, et empoisonnait toutes ses joies. Enfin il résolut un beau jour de les délivrer ou de se perdre avec elles.

Cette résolution prise, il partit pour les