Page:Mérimée - Dernières nouvelles de Prosper Mérimée, 1874.djvu/31

Cette page n’a pas encore été corrigée

contraire, à le remercier humblement de sa magnifique hospitalité, et je lui demandai s'il était débarrassé de sa migraine.

- A peu près, dit-il. Jusqu'à une nouvelle crise, ajouta-t-il avec une expression de tristesse. Etes-vous tolérablement ici ? Veuillez vous rappeler que vous êtes chez les barbares. Il ne faut pas être difficile en Samogitie.

Je l'assurai que je me trouvais à merveille. Tout en lui parlant, je ne pouvais m'empêcher de le considérer avec une curiosité que je trouvais moi-même impertinente. Son regard avait quelque chose d'étrange qui me rappelait malgré moi celui de l'homme que la veille j'avais vu grimpé sur l'arbre...

- Mais quelle apparence, me disais-je, que M. le comte Szémioth grimpe aux arbres la nuit !

Il avait le front haut et bien développé, quoique un peu étroit. Ses traits étaient d'une