Page:Mérimée - Dernières nouvelles de Prosper Mérimée, 1874.djvu/309

Cette page n’a pas encore été corrigée

Notre-Seigneur, ayant exaucé ce vœu comme les deux premiers, partit avec ses disciples.

Le dernier apôtre ne fut pas plus tôt hors du logis, que Federigo, voulant éprouver la vertu de ses cartes, appela son métayer, et fit une partie d’hombre avec lui, sans regarder son jeu. Il la gagna d’emblée, ainsi qu’une seconde et une troisième. Sûr alors de son fait, il partit pour la ville, et descendit dans la meilleure hôtellerie, dont il loua le plus bel appartement. Le bruit de son arrivée s’étant aussitôt répandu, ses anciens compagnons de débauche vinrent en foule lui rendre visite.

«  Nous te croyions perdu pour jamais, s’écria don Giuseppe ; on assurait que tu t’étais fait ermite.

— Et l’on avait raison, répondit Federigo.

— À quoi diable as-tu passé ton temps