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vai une calèche de voyage. On m’annonça que, dans mon cabinet, il y avait un homme qui n’avait pas voulu décliner son nom, et qui avait dit seulement qu’il avait à me parler d’affaires. J’entrai dans cette chambre-ci, et, dans le demi-jour, je vis un homme à longue barbe et couvert de poussière, debout devant la cheminée. Je m’approchai, cherchant à me rappeler ses traits.

» — Tu ne me reconnais pas, comte ? me dit-il d’une voix tremblante.

» — Silvio ! m’écriai-je.

» Et, je vous l’avouerai, je crus sentir mes cheveux se dresser sur mon front.

» — Précisément, continua-t-il, et c’est à moi de tirer. Je suis venu décharger mon pistolet. Es-tu prêt ?

» J’aperçus un pistolet qui sortait de sa poche de côté. Je mesurai douze pas, et j’allai me