Page:Mérimée - Dernières nouvelles de Prosper Mérimée, 1874.djvu/293

Cette page n’a pas encore été corrigée

mour de Dieu, ne parle pas de cela ! cela me fait encore peur.

— Non, dit le comte ; il faut dire la chose à monsieur ; il sait comment j’eus le malheur d’offenser son ami, il est juste qu’il apprenne comment il s’est vengé.

Le comte m’avança un fauteuil, et j’écoutai avec la plus vive curiosité le récit suivant :

— Il y a cinq ans que je me mariai. Le premier mois, the honey moon, je le passai ici, dans ce château. A ce château se rattache le souvenir des moments les plus heureux de ma vie, et aussi d’un des plus pénibles.

» Un soir, nous étions sortis tous les deux à cheval ; le cheval de ma femme se défendait ; elle eut peur ; elle mit pied à terre et me pria de le ramener en main, tandis qu’elle regagnerait le château à pied. A la porte, je trou-