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dans un trouble pire que le premier. C’était vraiment une beauté. Le comte me présenta. Je voulus prendre un air dégagé, mais plus je m’efforçais de paraître à mon aise, plus je me sentais gauche et embarrassé. Mes hôtes, pour me donner le temps de me rassurer et de me faire à mes nouvelles connaissances, se mirent à parler entre eux, comme pour me montrer qu’ils me traitaient en bon voisin et sans cérémonie. Cependant, j’allais et je venais dans le cabinet, regardant les livres et les tableaux. En matière de tableaux, je ne suis pas connaisseur, mais il y en eut un qui attira mon attention. C’était je ne sais quelle vue de Suisse, et le mérite du paysage ne fut pas ce qui me frappa le plus. Je remarquai que la toile était percée de deux balles évidemment tirées l’une sur l’autre.