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Silvio tira de sa poche la lettre qu’il avait reçue le matin et me la donna à lire. Quelqu’un, son homme d’affaires comme il semblait, lui écrivait de Moscou que la personne en question allait bientôt se marier avec une jeune et belle demoiselle.

— Vous devinez, dit Silvio, quelle est la personne en question. Je pars pour Moscou. Nous verrons s’il regardera la mort, au milieu d’une noce, avec autant de sang froid qu’en face d’une livre de guignes !

A ces mots, il se leva, jeta sa casquette sur le plancher, et se mit à marcher par la chambre de long en large, comme un tigre dans sa cage. Je l’avais écouté, immobile et tourmenté par mille sentiments contraires.

Un domestique entra et annonça que les chevaux étaient arrivés. Silvio me serra fortement la main ; nous nous embrassâmes. Il