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» Une pensée atroce me traversa l’esprit. Je désarmai mon pistolet :

» — Il paraît, lui dis-je, que vous n’êtes pas d’humeur de mourir pour le moment. Vous préférez déjeuner. A votre aise, je n’ai pas envie de vous déranger.

» — Ne vous mêlez pas de mes affaires, répondit-il, et donnez-vous la peine de faire feu... Au surplus, comme il vous plaira : vous avez toujours votre coup à tirer, et, en tout temps, je serai à votre service.

» Je m’éloignai avec les témoins, à qui je dis que, pour le moment, je n’avais pas l’intention de tirer ; et ainsi se termina l’affaire.

» Je donnai ma démission et me retirai dans ce village. Depuis ce moment, il ne s’est pas passé un jour sans que je songeasse à la vengeance. Maintenant, mon heure est venue !...