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les hussards de... Vous connaissez mon caractère. J’ai l’habitude de la domination ; mais, dans ma jeunesse, c’était chez moi une passion furieuse. De mon temps, les tapageurs étaient à la mode : j’étais le premier tapageur de l’armée. On faisait gloire de s’enivrer : j’ai mis sous la table le fameux B..., chanté par D. D... Tous les jours, il y avait des duels dans notre régiment : tous les jours, j’y jouais mon rôle comme second ou principal. Mes camarades m’avaient en vénération, et nos officiers supérieurs, qui changeaient sans cesse, me regardaient comme un fléau dont on ne pouvait se délivrer.

» Pour moi, je suivais tranquillement (ou plutôt fort tumultueusement) ma carrière de gloire, lorsqu’on nous envoya au régiment un jeune homme riche et d’une famille distinguée. Je ne vous le nommerai pas. Jamais il