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maintes impressions familières aux habitants des villages ou des petites villes, par exemple, l’attente du jour de poste. Le mardi et le vendredi, le bureau de notre régiment était plein d’officiers. L’un attendait de l’argent, un autre des lettres, celui-là les gazettes. D’ordinaire, on décachetait sur place tous les paquets ; on se communiquait les nouvelles, et le bureau présentait le tableau le plus animé. Les lettres de Silvio lui étaient adressées à notre régiment, et il venait les chercher avec nous autres. Un jour, on lui remit une lettre dont il rompit le cachet avec précipitation. En la parcourant, ses yeux brillaient d’un feu extraordinaire. Nos officiers, occupés de leurs lettres, ne s’étaient aperçus de rien.

— Messieurs, dit Silvio, des affaires m’obligent à partir précipitamment. Je me mets en route cette nuit ; j’espère que vous ne refuse-