Page:Mérimée - Dernières nouvelles de Prosper Mérimée, 1874.djvu/268

Cette page n’a pas encore été corrigée

nouveau camarade comme un homme mort. L’officier sortit en disant qu’il était prêt à rendre raison à M. le banquier, aussitôt qu’il lui conviendrait. Le pharaon continua encore quelques minutes, mais on s’aperçut que le maître de la maison n’était plus au jeu ; nous nous éloignâmes l’un après l’autre, et nous regagnâmes nos quartiers en causant de la vacance qui allait arriver.

Le lendemain, au manége, nous demandions si le pauvre lieutenant était mort ou vivant, quand nous le vîmes paraître en personne. On le questionna. Il répondit qu’il n’avait pas eu de nouvelles de Silvio. Cela nous surprit. Nous allâmes voir Silvio, et nous le trouvâmes dans sa cour, faisant passer balle sur balle dans un as cloué sur la porte. Il nous reçut à son ordinaire, et sans dire un mot de la scène de la veille. Trois jours se