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un faux paroli. Silvio prit la craie et fit son compte à son ordinaire. L’officier, persuadé qu’il se trompait, se mit à réclamer. Silvio, toujours muet, continua de tailler. L’officier, perdant patience, prit la brosse et effaça ce qui lui semblait marqué à tort. Silvio prit la craie et le marqua de nouveau. Sur quoi, l’officier, échauffé par le vin, par le jeu et par les rires de ses camarades, se crut gravement offensé, et, saisissant, de fureur, un chandelier de cuivre, le jeta à la tête de Silvio, qui, par un mouvement rapide, eut le bonheur d’éviter le coup. Grand tapage ! Silvio se leva, pâle de fureur et les yeux étincelants :

— Mon cher monsieur, dit-il, veuillez sortir, et remerciez Dieu que cela se soit passé chez moi.

Personne d’entre nous ne douta des suites de l’affaire, et déjà nous regardions notre