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l’eau n’avait pas disparu. C’était, comme je m’en aperçus, le reflet d’une torche. A une vingtaine de pas de moi, une femme emplissait d’une main une cruche à la rivière, et de l’autre tenait un morceau de bois résineux qui flambait. Elle ne se doutait pas de ma présence. Elle posa tranquillement sa cruche sur sa tête, et, sa torche à la main, disparut dans les roseaux. Je la suivis et me trouvai à l’entrée d’une caverne.

La femme s’avançait fort tranquillement et montait une pente assez rapide, une espèce d’escalier taillé contre la paroi d’une salle immense. A la lueur de la torche, je voyais le sol de cette salle, qui ne dépassait guère le niveau de la rivière, mais je ne pouvais découvrir quelle en était l’étendue. Sans trop savoir ce que je faisais, je m’engageai sur la rampe après la femme qui portait la torche et