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dessus les oreilles, je barbotai un instant tout étourdi, et je ne sais trop comment je me trouvai debout au milieu de grands roseaux au bord de la rivière.

Ce qu’étaient devenus Sidi-Lala et les chevaux, je n’en sais rien. J’étais trempé, grelottant, dans la boue, entre deux murs de rochers. Je fis quelques pas, espérant trouver un endroit où les escarpements seraient moins roides ; plus j’avançais, plus ils me semblaient abrupts et inaccessibles.

Tout à coup, j’entendis au-dessus de ma tête des pas de chevaux et le cliquetis des fourreaux de sabre heurtant contre les étriers et les éperons. Évidemment, c’était notre escadron. Je voulus crier, mais pas un son ne sortit de ma gorge ; sans doute, dans ma chute, je m’étais brisé la poitrine.

Figurez-vous ma situation ! J’entendais les