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Dès qu’il me vit sur l’autre bord, il courut sur moi le fusil à l’épaule.

— Méfiez-vous ! me cria Wagner.

Je ne crains guère les coups de fusil d’un cavalier, et, après la fantasia qu’il venait d’exécuter, le fusil de Sidi-Lala ne devait pas être en état de faire feu. En effet, il pressa la détente à trois pas de moi, mais le fusil rata, comme je m’y attendais. Aussitôt mon homme fit tourner son cheval de la tête à la queue si rapidement qu’au lieu de lui planter mon sabre dans la poitrine, je n’attrapai que son bournous flottant.

Mais je le talonnais de près, le tenant toujours à ma droite et le rabattant bon gré mal gré vers les escarpements qui bordent la rivière. En vain essaya-t-il de faire des crochets, je le serrais de plus en plus.

Après quelques minutes d’une course enra-