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sa selle brodée d’où pendait une gebira ornée de corail et de fleurs d’or, on reconnaissait un chef ; notre guide nous dit que c’était Sidi-Lala en personne. C’était un beau jeune homme, bien découplé, qui maniait son cheval à merveille. Il le faisait galoper, jetait en l’air son long fusil et le rattrapait en nous criant je ne sais quels mots de défi.

Les temps de la chevalerie sont passés, et Wagner demandait un fusil pour décrocher le marabout, à ce qu’il disait ; mais je m’y opposai, et, pour qu’il ne fût pas dit que les Français eussent refusé de combattre en champ clos avec un Arabe, je demandai au commandant la permission de passer le gué et de croiser le fer avec Sidi-Lala. La permission me fut accordée, et aussitôt je passai la rivière, tandis que le chef ennemi s’éloignait au petit galop pour prendre du champ.