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ce fond blanc, la lune lançait de longues ombres, et tous les objets prenaient un aspect fantastique. Tantôt je croyais voir des cavaliers arabes en vedette : en m’approchant, je trouvais des tamaris en fleur ; tantôt je m’arrêtais, croyant entendre les coups de canon de signal : Wagner me disait que c’était un cheval qui courait.

Nous arrivâmes au gué, et le commandant prit ses dispositions.

Le lieu était merveilleux pour la défense, et notre escadron aurait suffi pour arrêter là un corps considérable. Solitude complète de l’autre côté de la rivière.

Après une assez longue attente, nous entendîmes le galop d’un cheval, et bientôt parut un Arabe monté sur un magnifique cheval qui se dirigeait vers nous. A son chapeau de paille surmonté de plumes d’autruche, à