Page:Mérimée - Dernières nouvelles de Prosper Mérimée, 1874.djvu/228

Cette page n’a pas encore été corrigée

DJOUMANE


Le 21 mai 18..., nous rentrions à Tlemcen. L’expédition avait été heureuse ; nous ramenions bœufs, moutons, chameaux, des prisonniers et des otages.

Après trente-sept jours de campagne ou plutôt de chasse incessante, nos chevaux étaient maigres, efflanqués, mais ils avaient encore l’œil vif et plein de feu ; pas un n’était écorché sous la selle. Nos hommes, bronzés par le soleil, les cheveux longs, les buffleteries sales, les vestes râpées, montraient cet air d’insouciance au danger et à la misère qui caractérise le vrai soldat.