Page:Mérimée - Dernières nouvelles de Prosper Mérimée, 1874.djvu/202

Cette page n’a pas encore été corrigée

soin fut de s’assurer que les portes de communication étaient bien fermées et qu’elles avaient des verrous. Du côté de l’Anglais il y avait double porte ; les murs étaient épais. Du côté des hussards, la paroi était plus mince, mais la porte avait serrure et verrou. Après tout, c’était contre la curiosité une barrière bien plus efficace que les stores d’une voiture, et combien de gens se croient isolés du monde dans un fiacre !

Assurément, l’imagination la plus riche ne peut se représenter de félicité plus complète que celle de deux jeunes amants qui, après une longue attente, se trouvent seuls, loin des jaloux et des curieux, en mesure de se conter à loisir leurs souffrances passées et de savourer les délices d’une parfaite réunion. Mais le diable trouve toujours le moyen de verser sa goutte d’absinthe dans la coupe du