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Scène X.

Les précédents, FRANÇOIS entrant.

Le comte. Que nous veut cet imbécile ?

François. Madame a sonné ?

La comtesse. Non, retirez-vous.

François. Alors c’est qu’on a sonné à la grande porte… Je vas y voir.

Le comte. Non, coquin, on n’a pas sonné. Laissez-nous. (François sort.)


Scène XI.

Les précédents, excepté FRANÇOIS.

La comtesse. Cessons, de grâce, ce débat. Quel que soit le choix que nous fassions, il ne peut qu’être excellent. Voici du papier, messieurs, écrivez.

Le chevalier de Thimbray. Il faudrait choisir, pour lire les bulletins, quelqu’un… qui ne connût pas nos écritures.

Le baron de Machicoulis. Bien pensé. M. de Nangis veut-il s’en charger ?

Édouard. Volontiers. (À part.) Aimable confiance !

La comtesse Bertrand, approchez-vous. Pourquoi vous tenez-vous à l’écart ? Écrivez.

Bertrand. Madame est bien honnête.

La comtesse. Écrivez un nom, (bas) le nom de mon mari.

Bertrand. Ah ! madame, c’est que je ne sais pas écrire, moi. Je suis un pauvre paysan. Je n’entends rien à toutes ces cérémonies-là.

(Tous, excepté Bertrand, déposent leur bulletin dans l’urne.)

Édouard. Est-ce fini ? Voyons. — M. de Machicoulis, une voix.