Édouard. D’Allemagne.
Le baron de Machicoulis. Vous avez probablement vu l’affaire de Wagram ?
Édouard. Un peu.
La comtesse. Son cheval a été tué sous lui, et il a été blessé lui-même. Pauvre garçon ! Que cette guerre est affreuse !
Le baron de Machicoulis. Je m’étonne que le prince Charles se soit laissé battre. C’est pourtant le premier tacticien de l’Europe. Pour la stratégie, n’est-ce pas, on s’accorde toujours à donner la palme au feld-maréchal Kalkreuth ?
Édouard. Je n’ai jamais entendu parler de cet olibrius-là.
Le baron de Machicoulis. Et… monsieur, oserai-je vous demander dans quel état vous avez laissé l’armée ? On dit qu’il y règne un grand mécontentement.
Édouard. Oui, le soldat est mécontent du pain de munition et des haricots ; il aimerait mieux du pain blanc et du poulet…
Le baron de Machicoulis. On m’a dit que les officiers de l’armée…
Édouard. Tenez, monsieur, j’étais malade… blessé… j’ai passé trois mois à l’hôpital avant de venir ici. Je n’ai rien vu, je ne sais rien. (Bas à la comtesse.) Délivrez-moi de ce questionneur enragé, ou je vais lui faire quelque avanie.
Scène VIII.
François, annonçant. Monsieur le comte de Fierdonjon, monsieur le marquis de Malespine. (Il sort.)
Édouard, bas à la comtesse. Où diable avez-vous pêché