un tapis vert où l’on ne s’amuse qu’autant que l’on joue gros jeu.
Le comte. Ah ! Napoléon ! si vous saviez à quels dangers vous vous exposez !… vous ne m’auriez pas refusé la clef de chambellan.
La comtesse. Allez vite… j’entends quelqu’un qui entre à cheval dans la cour.
Le comte, regardant par la fenêtre. Ciel ! un militaire ! un officier ! nous sommes perdus ! Tout est découvert, voilà les satellites de l’empereur qui viennent nous arrêter !
La comtesse. De la présence d’esprit ! remettez-vous. (Elle s’assied, prend une plume et écrit en parlant très-haut.) Vous dites donc qu’il faut inviter à ce bal M. le préfet, le commandant de la gendarmerie, le…
Scène IV.
Édouard. Bonjour, ma cousine ! Me reconnaissez-vous ?
La comtesse. Édouard !
Édouard. Embrassez-moi, ma cousine, si mes moustaches ne nous font pas peur. Parbleu ! vous êtes charmante, le diable m’emporte ; vous êtes encore embellie. Vous avez pris…
Le comte. Monsieur de Nangis, j’éprouve un vif plaisir…
Édouard. Monsieur de Nangis ? allez au diable avec votre M. de Nangis ! appelez-moi cousin Édouard tout court. Allons, embrassez-moi aussi, cousin, car je vous aime bien. Morbleu ! il y a longtemps que nous ne nous sommes vus. Vous avez vieilli.