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Le drôle était en selle ; il piqua des deux, et dans l’obscurité je l’eus bientôt perdu de vue.

J’étais fort irrité contre mon guide et passablement inquiet. Après un instant de réflexion, je me décidai et rentrai dans la venta. Don José dormait encore, réparant sans doute en ce moment les fatigues et les veilles de plusieurs journées aventureuses. Je fus obligé de le secouer rudement pour l’éveiller. Jamais je n’oublierai son regard farouche et le mouvement qu’il fit pour saisir son espingole, que, par mesure de précaution, j’avais mise à quelque distance de sa couche.

— Monsieur, lui dis-je, je vous demande pardon de vous éveiller ; mais j’ai une sotte question à vous faire : seriez-vous bien aise de voir arriver ici une demi-douzaine de lanciers ?

Il sauta en pieds, et d’une voix terrible :

— Qui vous l’a dit ? me demanda-t-il.

— Peu importe d’où vient l’avis, pourvu qu’il soit bon.

— Votre guide m’a trahi, mais il me le payera ! Où est-il ?

— Je ne sais… Dans l’écurie, je pense… mais quelqu’un m’a dit…

— Qui vous a dit ?… Ce ne peut être la vieille…