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sienne. Lisabeta ne put tenir contre ce torrent d’éloquence. Elle reçut les lettres de bonne grâce, et bientôt y répondit. Chaque jour, ses réponses devenaient plus longues et plus tendres. Enfin, elle lui jeta par la fenêtre le billet suivant :

« Aujourd’hui il y a bal chez l’ambassadeur de ***. La comtesse y va. Nous y resterons jusqu’à deux heures. Voici comment vous pourrez me voir sans témoins. Dès que la comtesse sera partie, c’est-à-dire vers onze heures, les gens ne manquent pas de s’éloigner. Il ne restera que le suisse dans le vestibule, et il est presque toujours endormi dans son tonneau. Entrez dès que onze heures sonneront, et aussitôt montez rapidement l’escalier. Si vous trouvez quelqu’un dans l’antichambre, vous demanderez si la comtesse est chez elle : on vous répondra qu’elle est sortie, et alors il faudra bien se résigner et partir ; mais très-probablement vous ne rencontrerez personne. Les femmes de la comtesse sont toutes ensemble dans une chambre éloignée. Arrivé dans l’antichambre, prenez à gauche, et allez tout droit devant vous jusqu’à ce que vous soyez dans la chambre à coucher de la comtesse. Là, derrière un grand paravent, vous trouverez deux portes : celle de droite ouvre dans un cabinet noir, celle de gauche donne dans un