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que vous seriez surpris si vous reveniez au monde !

En apercevant mon compagnon, la vieille laissa échapper une exclamation de surprise. — Ah ! seigneur don José ! s’écria-t-elle.

Don José fronça le sourcil, et leva une main d’un geste d’autorité qui arrêta la vieille aussitôt. Je me tournai vers mon guide, et, d’un signe imperceptible, je lui fis comprendre qu’il n’avait rien à m’apprendre sur le compte de l’homme avec qui j’allais passer la nuit. Le souper fut meilleur que je ne m’y attendais. On nous servit, sur une petite table haute d’un pied, un vieux coq fricassé avec du riz et force piments, puis des piments à l’huile, enfin du gaspacho, espèce de salade de piments. Trois plats ainsi épicés nous obligèrent de recourir souvent à une outre de vin de Montilla qui se trouva délicieux. Après avoir mangé, avisant une mandoline accrochée contre la muraille, il y a partout des mandolines en Espagne, je demandai à la petite fille qui nous servait si elle savait en jouer.

— Non, répondit-elle ; mais don José en joue si bien !

— Soyez assez bon, lui dis-je, pour me chanter quelque chose ; j’aime à la passion votre musique nationale.