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raconter), je fais des paysages tous plus beaux les uns que les autres. Malheureusement, il y a ici un collègue qui m’a escamoté mes deux meilleurs ouvrages. Mon ami, qui est peintre plus véritable que moi, est dans une perpétuelle admiration de ce pays-ci. Nous passons nos journées à faire des croquis. Nous rentrons à la nuit, éreintés, et je n’ai pas le courage d’écrire. Cependant, j’ai fait un article sur le Dictionnaire du mobilier de Viollet-le-Duc, que je vais envoyer avec cette lettre. Je voudrais que vous le lussiez. Il est très-court, mais il y a, je crois, une idée ou deux. Vous ai-je dit que mon ami Augier veut faire un grand mélodrame avec le Faux Démétrius et que je dois y travailler aussi ? Enfin, j’ai promis à la Revue des Deux Mondes un article sur le Philippe II de Prescott. Adieu.

CXC

Cannes, 5 février 1859.
 

Il a fait ici mauvais temps pendant deux jours,