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ai toujours reconnue digne de ma confiance. Vos choix de livres pour les jeunes filles ont toujours été trouvés exquis. Quand je repasserai par Marseille, je ferai vos commissions, si vous en avez, en fait de burnous ou d’étoffes de Tunis. J’ai ici un juif très-voleur, mais très-bien pourvu, que j’honore de ma protection. Je viens de voir un arrivant de Cannes qui me dit que les chemins sont atroces. J’ai la chair de poule de partir ce soir et d’être au moins vingt-quatre heures en route. Si vous allez à Florence l’année prochaine, prévenez-moi. C’est mon rêve que de m’y retrouver avec vous. Je vous en ferai les honneurs.

Adieu ; donnez-moi bientôt de vos nouvelles et, contez-moi tout ce qu’on dit à Paris.

CLXXXVIII

Cannes, 7 janvier 1859.

Je suis ici installé tellement quellement. Le temps est froid mais magnifique. Depuis dix heures jusqu’à quatre, le soleil est très-chaud ;