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que de manquer un déjeuner et une promenade. C’est le dîner qui est grave, et les vieux courtisans, lorsque je leur ai parlé d’aller dîner en ville chez lady ***, ont fait une mine telle, qu’il n’y faut plus penser. Nous menons ici une vie terrible pour les nerfs et le cerveau. On quitte des salons chauffés à 40 degrés pour aller dans les bois en char à bancs découvert. Il gèle ici à 7 degrés. Nous rentrons pour nous habiller et nous retrouvons une température tropicale. Je ne comprends pas comment les femmes y résistent. Je ne dors ni ne mange et je passe mes nuits à penser à Saint-Cloud ou à Versailles.

CLXXXVII

Marseille, 29 décembre 1858.

J’ai passé mon dernier jour à Paris, au milieu d’une foule de gens qui ne m’ont pas laissé le temps de faire mes paquets et de vous écrire. J’ai remis chez vous, en allant au chemin de fer,