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despotisme, prouve bien de quel faux métal elle est fondue ! Mais le plus triste, c’est que tant d’absurdité ne révolte personne. Au fond, nous sommes dans un temps où il n’y a plus ni ridicule ni absurdité. Tout se dit et tout s’imprime sans scandale.

Je ne sais quand paraîtra la notice sur Cervantes ; elle sera en tête d’une grande et belle édition de Don Quichotte, que je vous ferai lire un de ces jours. Quant à l’histoire dont je vous ai parlé, je la réserve pour mes œuvres posthumes. Cependant, si vous voulez la lire en manuscrit, vous pourrez avoir ce plaisir, qui durera un quart d’heure.

Adieu, chère amie ; portez-vous bien. La santé est le premier des biens. Je ne bougerai pas avant la fin d’avril. Je pense vous retrouver à Paris.

Adieu encore.

CCCXXVII

Cannes, 15 mai 1870.

Chère amie, j’ai été bien malade et je le suis