Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/346

Cette page n’a pas encore été corrigée

fait selon votre volonté. Je me suis toujours bien trouvé de vos conseils ; mais, cette fois, vous abusez de la permission.

Je pars pour Montpellier samedi prochain. J’espère vous dire adieu deux ou trois fois auparavant.

CCCXII

Cannes, 16 novembre 1868.

Chère amie, j’ai été et je suis encore bien malade. Les bains d’air comprimé, qui m’avaient fait tant de bien le printemps passé, n’ont pu me guérir d’une bronchite qui a succédé à mon asthme et qui le vaut bien. Je suis depuis six semaines toussant et étouffant, sans que les différentes drogues que je prends avec beaucoup de docilité et de résignation me fassent assez d’effet pour que je puis se reprendre ma vie habituelle. Je ne sors plus que lorsqu’il fait très-chaud. Je dors très-mal, et je passe mon temps à entretenir les blue devils… C’est surtout la nuit que je souffre et me tourmente le plus. Si je suis aussi