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plein et il y aura un vent du nord des plus désagréables. Les voyageurs sont des moutons très-bêtes. Vous ai-je parlé des cailles au riz qu’on mange à Milan ?… C’est ce que j’ai trouvé de plus remarquable dans cette ville. Cela vaut le voyage. Je revois ce pays-ci avec plaisir après en avoir vu tant d’autres qui passent pour magnifiques. Les montagnes de l’Estérel m’ont paru plus petites que les Alpes, mais leurs profils sont toujours les plus gracieux qu’on puisse voir. C’est assez parler de voyage.

Quelles sont vos intentions pour cet automne ? Prétendez-vous vous renfermer dans vos montagnes du Dauphiné ? Avec vous, on ne sait jamais à quoi s’en tenir. — You look one way and row another. — Adieu.

CLXXXIII

Paris, 21 octobre 1858.

Me voici de retour dans cette ville de Paris, où je suis assez furieux de ne pas vous rencontrer. Il