Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

consulte dont on nous menace m’obligera-t-il de rentrer ici jusqu’au milieu du mois. J’ai acheté, pour me consoler, les vingt-sept volumes des Mémoires du XVIIIe siècle, que je vais faire relier. Y a-t-il dans tout cela quelque chose qui vous plaise ? Votre Klincksieck n’a rien de ce qu’on lui demande. Je vais aller chez Vieweg, qui aura peut-être mon affaire. Malheureusement, l’édition des Mémoires de F. Auguste, qui a paru à Leipzig, est entre les mains de M. de Bismark. J’ai reçu avec surprise le livre que vous m’avez renvoyé. Je craignais que vous ne le missiez avec ceux que vous m’avez déjà enlevés. Quand viendrez-vous en choisir un autre ? Malgré la chaleur, je suis assez souffrant.

Vous me demandiez l’autre jour d’où me venaient mes connaissances dans le dialecte des bohémiens. J’avais tant de choses à vous dire, que j’ai oublié de vous répondre. Cela me vient de M. Borrow ; son livre est un des plus curieux que j’aie lus. Ce qu’il raconte des bohémiens est parfaitement vrai, et ses observations personnelles sont tout à fait d’accord avec les miennes, excepté sur un seul point. En sa qualité de clergyman,