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piègne ? Hier seulement, elles ont été résolues. On y va, et je pars le 14 pour revenir le 20. Maintenant, dites-moi si, entre le 14 et après le 20, il y a quelque chance de vous voir.

Je suis revenu de Biarritz en très-bon état de conservation ; mais, au bout de trois jours, j’ai senti toutes les rigueurs du changement de climat. Le fait est que j’ai été presque toujours très-souffrant, non pas du choléra, mais de mon mal ordinaire, le non respirer, dont Dieu vous préserve ! Depuis quelques jours, je suis bien mieux. Je pense que Compiègne me fera beaucoup de mal, mais je prendrai mon vol pour le Midi et je compte sur le soleil pour passer l’hiver, que les successeurs de M. Mathieu (de la Drôme) nous annoncent comme très-rude. Je suppose que vous vous figurez être dans un doux climat aux bords de la Loire. J’espère, au moins, que vous n’avez ni rhume ni rhumatisme. Que je voudrais pouvoir en dire autant !

Vous n’imaginez pas les cancans du mariage de la princesse Anna, ni la colère et la rage comique du faubourg Saint-Germain. Il n’y a pas de famille ayant une fille qui ne comptât sur le