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de cinquante mille francs. Le concert, d’ailleurs, a été gratis. Chanter, pour ces gens-là, est un plaisir qu’ils ne mettent pas sur leur carte. Demain, je pars pour Vérone par un grand détour, afin de voir le Stelvio. Il s’agit de passer en calèche à sept mille ou huit mille pieds au-dessus de la mer. Si je ne tombe pas dans quelque trou, je serai à Venise vers le 5 ou le 6 août, peut-être avant. Je ferai votre commission, qui me paraît compliquée. Je vous choisirai la plus jolie résille possible. Je vous remercie des renseignements sur les Alde. J’aurais préféré cependant que vous m’en donnassiez sur vos tournées. Adieu.

CLXXX

Venise, 18 août 1858.

Vous couriez les monts, et vous faisiez des comparaisons inconvenantes du mont Blanc avec un pain de sucre, lorsque je m’exterminais à vous chercher des coquilles. Je n’ai jamais rien vu de plus laid que ce que je vous apporte. Il