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le vulgaire Splugen. Ainsi, écrivez-moi à Innspruck sans trop lambiner.

CLXXIX

Innspruck, 25 juillet 1858.
Je suis arrivé hier soir ici, où j’ai trouvé une lettre de vous de date ancienne.

Mon itinéraire a beaucoup changé. Après avoir parcouru très-complétement l’Oberland, je suis allé à Zurich. Là, l’envie de voir Salzbourg m’a pris, et j’ai traversé le lac de Constance pour gagner Lindau, d’où Munich, où je me suis arrêté quelques jours à voir les musées. Salzbourg m’a paru mériter sa réputation, c’est-à-dire la réputation qu’on lui fait en Allemagne. Pour la plupart des touristes, c’est heureusement une terre inconnue. Il y a auprès une montagne nommée le Gagsberg, placée à peu près dans les mêmes conditions que le Righi, d’où l’on a également la vue d’un panorama de lacs et de montagnes. Les lacs sont misérables, il est vrai, mais les montagnes