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J’ai un livre extrêmement curieux que je vous prêterai si vous êtes sage et aimable à mon égard. C’est la relation, faite par un imbécile, d’un procès du XVIIe siècle. Une religieuse de la famille de Sa Majesté faceva all’amore avec un gentil homme milanais, et, comme il y avait d’autres religieuses à qui cela déplaisait, elle les tuait, assistée de son amant. C’est très-édifiant et très-intéressant sous le rapport des mœurs.

Lisez une Saison à Paris, par madame de ***.

C’est une personne pleine de candeur, qui a éprouvé un très-grand besoin de plaire à Sa Majesté, et qui, dans un bal, le lui a dit en termes catégoriques et si clairs, qu’il n’y a que vous au monde qui ne l’eussiez pas compris. Il en a été si stupéfait, qu’il n’a pas d’abord trouvé quelque chose à répondre, et ce n’est que trois jours après, dit-on, qu’il s’est laissé cosaquer. J’imagine que vous faites le signe de la croix et que vous prenez de ces figures horrifiées que je vous connais.

Avez vous lu la Vie de Jésus, de Renan ? Probablement non. C’est peu de chose et beaucoup. Cela est comme un grand coup de hache dans