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CCLVIII

Cannes, 5 décembre 1862.

Chère amie, je suis arrivé ici entre deux inondations, et, pendant quatre jours, j’ai cru qu’il n’y avait plus de soleil, même à Cannes. Lorsqu’il se met à pleuvoir dans ce pays-ci, ce n’est pas une plaisanterie. La plaine entre Cannes et l’Estérel était changée en lac, et il était impossible de mettre le nez dehors. Pourtant, au milieu de ce déluge, l’air était doux et agréable à respirer. Depuis que je suis poussif, je suis devenu aussi délicat en matière d’air que les Romains le sont pour l’eau. Mais cela n’a pas duré, heureusement. Le soleil a reparu radieux il y a trois jours, et, depuis lors, je vis les fenêtres ouvertes et j’ai presque trop chaud. Il n’y a que les mouches qui me rappellent les rigueurs de la vie. Avant de quitter Paris, j’ai consulté un grand docteur, car je me croyais en très-mauvais état depuis mon retour de Compiègne et je voulais savoir dans combien de temps il fal-