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la beauté des eaux, pour lesquelles le cristal ne serait pas une bonne comparaison. Il serait agréable de causer avec vous à l’ombre des grands hêtres. Êtes-vous toujours au pouvoir de la mer et des veaux marins ?

Adieu, chère amie.

CCLIV

Bagnères-de-Bigorre, 1er septembre 1862.

Chère amie, merci de votre lettre. Je vous réponds à N…, puisque vous ne devez pas vous arrêter à Paris, et je suppose que vous êtes déjà arrivée. Vous avez éprouvé à ***, à propos des querelles des veaux marins, ce qui arrive toujours lorsqu’on habite Paris. Les petites querelles et les petites affaires de la province semblent si misérables et si dignes de pitié, qu’on déplore la condition des gens qui vivent là-dedans. Il est certain pourtant qu’au bout de quelques mois on fait comme les natifs, on s’intéresse à tout cela et on devient complètement provincial. Cela est triste