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CCXLV

Biarritz, 20 septembre 1861.

Chère amie, je suis toujours ici comme l’oiseau sur la branche. L’usage n’est pas de faire des projets longtemps d’avance, et, au contraire, on ne prend jamais de résolution qu’au dernier moment. On ne nous a encore rien dit du quand on partira. Cependant, les jours raccourcissent beaucoup. Les soirées ne sont pas des plus faciles à passer ; il fait froid après dîner, et je crois impossible d’avoir chaud avec le système de portes et de fenêtres qu’on a imaginé ici. Tout cela me fait croire que nous ne resterons pas bien longtemps encore. Je pense aller faire une visite à M. Fould à Tarbes, pour profiter des derniers beaux jours ; puis je reviendrai à Paris, où j’espère vous retrouver installée. L’air de la mer me fait du bien. Je respire plus facilement, mais je dors mal. Il est vrai que je suis tout à fait au bord de la mer, et, pour peu qu’il fasse du vent, c’est un vacarme horrible.