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CCXXXV

Paris, 2 avril 1861.
Chère amie, j’arrive de mon excursion de la semaine sainte, bien fatigué, après une nuit très-blanche et horriblement froide. Je trouve votre lettre, et je suis bien content d’apprendre que vous êtes de ce côté de la mer.
 

Je suis assez bien depuis une quinzaine de jours. On m’a indiqué un remède très-agréable contre mes douleurs d’estomac. Cela s’appelle des perles d’éther. Ce sont de petites pilules de je ne sais quoi, transparentes, et qui renferment de l’éther liquide. On les avale, et, une seconde après qu’elles sont dans l’estomac, elles se brisent et laissent échapper l’éther. Il en résulte une sensation très-drôle et très-agréable. Je vous les recommande comme calmant, si jamais vous en avez besoin.

Vous avez dû être tristement frappée de l’aspect d’hiver de la France centrale, venant d’Afrique