Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/163

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coup de caractère et qui sont faites avec talent et verve.

Je voudrais vous donner des nouvelles ; mais je ne vois rien qui mérite d’aller outre-mer. Je suis persuadé que le pape s’en ira avant deux mois, ou que nous le planterons là, ou qu’il s’arrangera avec les Piémontais ; mais les choses ne peuvent durer en l’état. Les dévots crient horriblement ; mais le peuple et les bourgeois gaulois sont anti-papistes. J’espère et je crois que Isidore partage ces derniers sentiments.

Je vais probablement faire une course de quelques jours dans le Midi, avec mon ex-ministre, pour passer cet ennuyeux temps de Pâques. Vous ne me dites rien de votre santé, de votre teint. Votre santé parait bonne ; je crains que, pour le reste, il n’y ait de la brunissure.

Adieu, chère amie. Je vous remercie bien de la gebira. Revenez bien portante : grasse ou maigre, je vous promets de vous reconnaître.

Je vous embrasse bien tendrement.