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beau temps, mais pas trop chaud. Il parait que vous avez le beau et le chaud, dont je vous félicite. Adieu, chère amie.

CCXXXIII

Cannes, 16 février 1861.

Chère amie, je vous écris fort triste, au milieu de tous les apprêts de départ. Je me mets en route demain matin et je pense être à Paris après-demain soir, si je puis gagner Toulon à temps pour le chemin de fer. J’avais espéré prolonger mon séjour ici jusqu’à la fin de l’adresse ; mais, d’une part, on m’a conféré une dignité dont je me serais bien passé et qui m’oblige à avoir de l’exactitude. D’un autre côté, on m’écrit que notre sénat est papiste et légitimiste et que ma voix ne sera pas de trop pour le scrutin. J’ai horreur de tout cela et il faut s’y opposer tant qu’on peut, si toutefois la chose est possible.

J’ai eu beaucoup de visites ces jours derniers, et c’est ce qui m’a empêché de vous écrire. J’ai eu