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drôle. On commence à voir arriver quelques-uns des martyrs de Castelfidardo. En général, ils ne parlent pas trop bien de Lamoricière, qui n’aurait pas été aussi héroïque qu’ils l’avaient annoncé. J’ai vu ces jours passés la tante d’un jeune martyr de dix-huit ans qui s’était laissé prendre. Elle m’a dit que les Piémontais avaient été abominables pour son neveu. Je m’attendais à quelque chose de terrible. « Figurez-vous, monsieur, que, cinq minutes après avoir été fait prisonnier, le pauvre garçon n’avait déjà plus sa montre. Une montre de chasse en or, que je lui avais donnée ! »

Adieu, chère amie ; écrivez-moi souvent. Dites-moi ce que vous faites. Beaucoup de détails.

CCXXVII

Paris, 24 octobre 1860.

Chère amie, j’ai reçu votre lettre du 15. J’ai tardé à vous répondre parce que j’ai fait une excursion à la campagne, chez mon cousin, où je me