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souffrez maintenant ne sont que des piqûres d’épingle en comparaison des coups de poignard qui pleuvront sur vous quand le temps des passions sera venu.

Je me plaignais de votre lettre, qui renferme cependant quelque chose de fort aimable : c’est la promesse formelle et d’assez bonne grâce de m’envoyer votre portrait. Cela me fait beaucoup de plaisir, non-seulement parce que je vous connaîtrai mieux, mais surtout parce que vous me montrez ainsi plus de confiance. Je fais des progrès dans votre amitié et je m’en applaudis. Ce portrait, quand l’aurai-je ? Voulez-vous me le donner dans la main ? j’irai le prendre. Voulez-vous le donner à M. V…, qui me l’enverra avec la discrétion convenable ? Ne craignez rien de lui ni de sa femme. J’aimerais mieux le tenir de votre blanche main. Je pars pour Londres au commencement du mois prochain. J’irai voir l’élection, je mangerai du white-bait fish à Blackwall ; j’irai revoir les cartons de Hampton-Court, et je repartirai pour Paris. Si je vous voyais, je serais bien heureux, mais je n’ose l’espérer. Quoi qu’il en soit, si vous voulez bien envoyer le schizzo sous enve-