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ce monde, non pas parce que le mal vous accable, mais parce qu’on est devenu indifférent à tout, et qu’on ne se défend plus. J’attends ici qu’un monsignore à qui j’ai affaire sorte de retraite. Très-probablement j’aurai pour deux ou trois jours à courir d’après ses indications, puis je reviendrai à Paris. C’est demain mon jour de naissance, que j’aurais voulu passer avec vous. Il se trouve que je suis toujours seul ce jour-là et d’une tristesse abominable.

 

CLII

Carabanchel, 11 septembre 1853.
 

En arrivant ici, j’ai trouvé que tout se préparait pour la fête de la maîtresse de la maison. On devait jouer une comédie et réciter et chanter une loa[1] en son honneur et celui de sa fille. J’ai

  1. Loa, espèce de dithyrambe dialogué eu l’honneur de la personne que l’on veut fêter.