Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/334

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

retour, que je ne sais trop sur quoi compter, et vous savez que j’aime assez à savoir combien de temps durera le purgatoire. Vous parliez de six semaines en me disant adieu, et maintenant vous dites que vous reviendrez plus tôt ? Que veut dire plus tôt ? voilà ce que je voudrais bien savoir. Mandez-moi aussi ce que deviennent les désagréables affaires qui vous ont empêchée d’assister à ma fête, célébrée par tant de coups de canon. — Adieu ; pour prendre patience, j’ai besoin d’avoir souvent de vos nouvelles. Donnez-m’en vite et envoyez-moi quelque souvenir. Je pense à vous sans cesse. J’y pensais même en voyant ces maisons désertes de la rue Saint-Antoine pendant qu’on se battait à la Bastille.

CXXVIII

Paris, 9 juillet 1848.

Vous êtes comme Antée, qui reprenait des forces en touchant la terre. Vous n’avez pas plus tôt touché votre pays natal, que vous retombez dans tous vos vieux défauts. Vous répondez joliment à ma