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votre cour, pour savoir si vous êtes pour le monde telle que je le voudrais.

J’espère être à Paris jeudi soir ou vendredi au plus tard. S’il fait beau samedi, voulez-vous faire une longue promenade ? Dans le cas contraire, nous en ferons une courte, ou nous irons au Musée. La mémoire de ces promenades est à la fois un plaisir et une douleur. C’est pour moi une sensation qu’il faut renouveler sans cesse pour qu’elle ne devienne pas triste. Adieu, chère amie ; je vous remercie bien de tout ce qu’il y a de tendre dans votre lettre. Je tâche d’oublier le peu qui reste de dur et de sec. Je pense que c’est à votre usage une espèce de parure de fantaisie dont vous vous couvrez. J’aime à deviner dessous que vous êtes tout cœur et tout âme ; croyez que cela paraît, malgré tous vos efforts pour le cacher.

CXIX

Paris, 22 septembre 1847.
 

La Revue me tourmente beaucoup pour Don