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écrirai probablement de quelque auberge allemande et très-assurément de Lille, où je m’arrêterai. De là, sans doute, je pourrai vous annoncer le jour de mon arrivée. J’apprends avec beaucoup de plaisir que vous vous ennuyez à *** ; je vous l’avais prédit. Quand on habite Paris, on ne peut plus retourner en province. On dit et on fait quantité d’énormités qui passeraient à Paris et qui sont grosses comme des maisons à ***. Cela vous est peut-être aussi arrivé, du caractère dont je vous connais. Je vous pardonnerai tout si, le 1er ou 2 octobre, vous m’annoncez votre retour.

CXVII

Bonn, 18 septembre 1846.

Je suis depuis six jours dans ce beau pays, non pas Bonn, mais je dis la Prusse rhénane, où la civilisation est très-avancée, sauf pour les lits, qui ont toujours quatre pieds de long et les draps trois. Je mène tout à fait une vie allemande, c’est-à-dire que je me lève à cinq heures et me couche