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l’imprimé et dans le manuscrit, pendant les quatre ou cinq âges successifs de la langue, du style et de l’orthographe, peuvent apprécier ce qu’il faut de facilité et d’efforts pour savoir l’espagnol comme l’auteur de Don Pèdre, et le russe comme l’auteur des Cosaques et du Faux Démétrius. Il était naturellement doué pour les langues, et en avait appris jusque dans l’âge mûr : vers la fin de sa vie, il devenait philologue et s’adonnait à Cannes aux minutieuses études qui composent la grammaire comparée. — À cette connaissance des livres, il avait ajouté celle des monuments ; ses rapports prouvent qu’il était devenu spécial pour ceux de France ; il comprenait non-seulement l’effet, mais la technique, de l’architecture. Il avait étudié chaque vieille église sur place, avec l’aide des meilleurs architectes ; sa mémoire locale était excellente et exercée : né dans une famille de peintres, il avait manié le pinceau et faisait bien l’aquarelle ; bref, en ceci comme en tout sujet, il était allé au fond des choses ; ayant