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la vérité, vous vous réveillez quelquefois, et, comme vous dites fort bien, c’est pour quereller. Soyez donc bonne et gracieuse comme vous savez l’être. Malgré ma mauvaise humeur, j’aime mieux vous voir avec vos grands airs indifférents que de ne pas vous voir du tout. Je vous disais bien que toute cette botanique ne valait rien ; mais vous voulez toujours faire à votre tête. J’ai découvert des choses encore plus curieuses que des courses champêtres sur des indices moins évidents. Croyez-moi, jetez au feu toutes ces fleurs fanées, et venez en chercher de nouvelles.

Adieu.

LXXVI

Paris, 5 août 1843.

J’attendais une lettre de vous avec bien de l’impatience, et plus elle tardait, plus je m’attendais à des seconds mouvements et à toutes leurs vilaines conséquences. Comme j’étais préparé à toutes les injures de votre part, votre lettre m’a paru meilleure qu’en un autre moment. Vous me